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Ouvrez-moi seulement les chemins d'Arménie
Janine Altounian, Les
Belles Lettres, coll. "Confluents psychanalytiques",
1990. Préfacé
par René Kaës.
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Déclaration
de Talaat Pacha, ministre de l'intérieur du gouvernement
turc, le 15 septembre 1915: "Le gouvernement a décidé
d'exterminer entièrement les Arméniens habitant en
Turquie... Sans égard pour les femmes, les enfants, les infirmes,
quelque tragiques que puisssent être les moyens d'extermination,
sans écouter les sentiments de la conscience, il faut mettre
fin à leur existence."
Déclaration d'Adolf
Hitler, le 22 août 1939: "Notre force doit résider
dans notre rapidité et notre brutalité. J'ai donné
l'ordre à des unités spéciales de S.S. de
se rendre sur le front polonais et de tuer sans pitié
hommes, femmes et enfants. Qui parle encore aujourd'hui de l'extermination
des Arméniens ?"
Ceux-ci
d'ailleurs, comme la plupart de ceux qui ont survécu aux massacres de notre histoire
contemporaine, se sont tus pendant deux générations,
incapables de mettre en mots ce qui était arrivé,
acculés par ce silence même au terrrorisme. |
Pour
donner une forme à
l'irreprésentable de son histoire familiale et un espace
psychique à son pays dépecé, Janine Altounian
a choisi la voie d'une psychanalyse dont la poursuite, selon sa
formule, ne se révèle " évidemment pas
une aventure en vase clos - contrairement au reproche absurde qui
lui est fait -mais constitue le lieu où peuvent éventuellement
s'intégrer les violences, se symboliser les changements
externes ". Lieu de parole où se confrontent la langue
enfouie de ses origines et sa langue d'accueil, où
prend source son travail de traductrice.
L'ensemble
des textes de ce recueil témoigne de la confluence d'une réflexion historique
et d'une élaboration psychanalytique dont on sent les chemins
ouvrir progressivement pour Janine Altounian ceux d'une Arménie
qu'elle n'avait pu connaître que par des identifications
endeuillées.
Ses
commentaires, aussi pudiques que le récit que son père nous a laissé
de sa déportation, nous confrontent au paradoxe d'une
époque qui, en même temps que le développement
des conceptions de Freud, a vu et continue de voir se multiplier,
dans le fréquent silence complice des nations civilisées,
génocides et totalitarisme barbares.
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Table des matières
PRÉFACE
de René Kaës |
Avant-propos:
mes trois divans |
Comment peut-on
être Arménien ? |
Une Arménienne
à l'école |
À la
recherche d'une relation au père soixante ans après
un génocide (lecture de Embarquement pour l'Ararat de
Michael Arlen) |
Terrorisme
d'un génocide (10 août 1915, mercredi, tout
ce que j'ai enduré de l'année 1915
à 1919 de Vahram Altounian) |
Un non-dit
bien entendu |
Faute de parler
ma langue (lecture du Miniaturiste de Martin Melkonian,
chapitre: "Parler") |
L'implosion
d'une lecture, un contact mortel pour la vie (lecture du Miniaturiste au
colloque: "Le nouveau paysage intérieur, fragments
du monde arménien 1975-1985 ") |
De L'Arménie
perdue à la Normandie sans place (lecture de La
Place d'Annie Ernaux) |
Viol et silence
(lecture du Viol du silence d'Éva Thomas) |
Transfert
et territorialisation (lecture de Les Arméniens
et la prégnance du lieu communautaire de Martine
Hovanessian) |
Annexe (discussion
au colloque: "Le nouveau paysage intérieur" |
Bibliographie |
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Association
Internationale de Recherches sur les Crimes contre l'Humanité et
les Génocides (AICRIGE)
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