mais
pour conclure seulement à une « erreur » d’appréciation
politique, en dépit du contenu même de son Rapport.
Un
ensemble d’associations et de citoyens a estimé
ne pas pouvoir laisser dans un tel déni la commémoration
des dix ans du génocide. Ils ont organisé, du 22
au 26 mars 2004, une Commission d’Enquête Citoyenne
(CEC), appuyée par plus de huit mille signatures. Cette
semaine intense de travaux et de débats est retranscrite
dans le présent ouvrage : rapports, documents (pour certains
inédits), paroles d’experts, de rescapés et
de bourreaux se prolongent dans les échanges de la Commission.
Les membres de la CEC, même ceux qui connaissaient très
bien le sujet, ont été saisis d’effroi et de
dégoût devant ce qui ressort d’un tel faisceau
de preuves et d’informations : leur pays est inextricablement
mêlé à un génocide. Réfléchissant,
décidant et agissant comme si ce génocide n’était
qu’un phénomène collatéral d’une
guerre civile, les responsables civils et militaires de la France
ont favorisé de fait son accomplissement. Notre pays ne
veut toujours pas le savoir, ni assumer ses responsabilités,
ni demander des comptes
à ses plus hauts dirigeants.
Au printemps 2004, la CEC n’a pas été seule
à relever cette évidence. Désormais, il y
a deux attitudes incompatibles. Certains continueront de considérer
que la raison d’État doit protéger le nœud
politico-militaire engagé dans un génocide, dans
le sillage d’une doctrine qui a des accointances avec tous
les fascismes. Pour d’autres, la mémoire des victimes
rwandaises, les leçons de ce génocide après
celui des Juifs où l’État français s’était
déjà trouvé compromis, la prévention
de futurs crimes de masse, en Afrique ou ailleurs, l’avenir
de la démocratie en France, imposent de faire la vérité et
d’y restaurer des contre-pouvoirs. La lecture de ce livre
peut contribuer
à accroître le nombre des citoyens qui refusent l’intolérable.
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L'ouvrage est disponible
en ligne, dans notre section "Ressources - Rwanda" ;
pour le lire,
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Table des matière
Présomptions de complicités
militaires
Rapporteurs : Patrice Bouveret et François-Xavier
Verschave, 22 mars 2004.
1. Complicités avec les tueurs
2. Méthodologie, forces spéciales et supplétifs
3. Continuation, après le 7 avril 1994, de l’alliance
militaire antérieure
4. Les livraisons officielles d’armes
5. Les livraisons officieuses d’armes pendant le
génocide et au-delà
6. Le cas Barril
7. Alliés de cœur
ou de raison, la fraction pro-Hutu Power
Présomptions de complicités
financières
Rapporteurs : François-Xavier Verschave, matinée
du 24 mars 2004.
1. Les paiements par la Banque de
France et de la BNP, jusqu’au 1er août 1994
2. La facture des achats d’armes aux Seychelles par
le colonel Bagosora est passée par la BNP
Présomptions de complicités diplomatiques
Rapporteur : Sharon Courtoux après-midi du 24 mars
2004.
1. Constitution du GIR à l’ambassade de France
à Kigali
2. Les autorités françaises reçoivent
les dignitaires du GIR en train de commettre le génocide
3. Au nom de l’Élysée, Bruno Delaye
4. La France à l’ONU avec son allié rwandais
Idéologies et médias
Rapporteurs : Annie Faure et Yves Ternon, 25 mars 2004.
Le Figaro, Le Monde, Libération, La Croix, autres.
Les hebdomadaires.
Conclusions
L’opération
turquoise
Rapporteur : Emmanuel Cattier, Matinée du 26 mars.
1. Les intentions réelles de Turquoise
2. L’habillage humanitaire
3. Bisesero, révélateur des contradictions et complicités
initiales
4. Objecteurs et étouffeurs de conscience de l’opération
Turquoise
Hiérarchie des responsabilités
présumées complices
Rapporteur : François-Xavier Verschave après-midi
du 26 mars 2004.
1. Hiérarchie militaire
2. Hiérarchie politique
Conférence de presse
après-midi du 26 mars 2004.
Annexes
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