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Des faits, des mots, des oeuvres. Rwanda 1994-2004.
Textes réunis par Laure Coret,
L'Harmattan, coll. "Esthétique, culture et politique",
mars 2005.
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Du 22 au 26 mars 2004, à Paris,
s’est tenue une Commission d’Enquête Citoyenne
sur l’implication de l’État français
dans le génocide au Rwanda.
Elle a eu et continue d’avoir pour tâche la démonstration
ou l’infirmation de complicités françaises
dans le génocide des Batutsi. Ce n’est pas tout dire.
Il reste à comprendre l’avant, il reste à entrevoir
l’après. Il reste à rappeler les mots qui ont
rendu le génocide possible, ceux qui ont préparé ces
deux millions de tueurs à tuer, chaque jour, de huit heures à dix-sept
heures, sans cesser de se marier ni d’accompagner leurs enfants à l’école.
Il reste à décrypter ces autres mots, ceux de l’armée
française qui partout et toujours semble prête à instruire,
assister, enseigner aux troupes d’ailleurs leurs doctrines
dès longtemps éprouvé.
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Il reste à dénoncer
et retenir les mots des politiques, ceux qui confondent des
guerres avec un génocide, ceux qui systématiquement
semblent se tromper d’ennemi et entretenir avec force
moyens des amitiés plus que coupables. Il reste à tenter
de lire et de comprendre les mots des rescapés, et particulièrement
dans ces circonstances étranges où ils sont recueillis
et travaillés à côté de ceux des
tueurs, par un journaliste français. Il reste à tenter,
obstinément, de faire passer les mots des morts, de
représenter ce que d’aucuns aimeraient masquer
du sceau injonctif de l’irreprésentable, et de
comprendre comment cet interdit est ou non franchi par l’expérience
du théâtre.
Nous l’avons essayé autour de la Commission d’Enquête
Citoyenne, avant et après, lors de tables-rondes, de conférences,
organisés par Aircrige et Survie, du 7 au 27 mars 2004.
Une partie de ces textes paraît ici, sous une même
problématique : Rwanda 1994-2004. Ils suivent les conclusions
de la Commission d’Enquête, les expliquant ou les
commentant, s’y ajoutant comme en marge, pour mieux comprendre
simplement ce que peuvent les mots, qu’ils servent à défaire
ou à créer.
Voici donc un ouvrage, entre l’histoire et l’écriture,
entre culture et politique, résolument en questions esthétiques,
articulé en moments continus de réflexion autour
de faits, de mots et d’œuvres, au temps des commémorations.
L’intégralité des droits d’auteurs
de cet ouvrage seront reversés en soutien à la
Commission d’Enquête Citoyenne.
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Association Internationale de Recherches sur les Crimes
contre l'Humanité et les Génocides (AIRCRIGE)
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