< Lier ou imprimer cette page >

   

Une guerre noire. Enquête sur les origines du génocide rwandais
(1959 - 1994)

Gabriel Périès et David Servenay, La Découverte, février 2007.

Au printemps 1994, au Rwanda, près d’un million de personnes ont été exterminées en quelques semaines. À un rythme trois fois plus élevé que celui du régime concentrationnaire nazi. Depuis, toute sorte de polémiques agitent le monde intellectuel et médiatique avec une question centrale : quelle est la responsabilité de l’Occident dans cette tragédie ? Est-ce une faillite de l’ONU ? Celle de l’ancien colonisateur, la Belgique ? Ou la faute des parties en présence : une rébellion dure contre un régime dictatorial ? Des États-Unis, qui n’ont pas levé le petit doigt pour arrêter les massacres ? Enfin, dans ce maelström, quel rôle a joué la France, si proche des génocidaires, puis seule puissance à intervenir sur le terrain dans le cadre d’une étrange opération militaro-humanitaire, l’Opération turquoise.

Après quatre ans d’enquête, dans les archives du monde entier, sur le terrain, auprès des militaires français, rwandais et belges, à interroger diplomates et politiques, Gabriel Périès et David Servenay livrent des clefs pour comprendre. À l’aide de témoignages inédits, de documents confidentiels, ils lèvent le voile sur une dimension cachée de ce drame.

La Découverte, collection "Cahiers libres"
420 pages – 25 €.

Des opérations clandestines menées dans le « pré carré » au moment de la décolonisation, en passant par la maîtrise juridique de l’État créé par de Gaulle et le trouble jeu des services secrets de la Ve République, ce livre établit la généalogie de ce qui fut pendant des décennies un véritable savoir-faire de l’armée française : la « guerre révolutionnaire ». Formalisés pendant la guerre d’Indochine et appliqués en Algérie, cette doctrine et ce savoir-faire politico-militaire ont largement inspiré les dispositifs répressifs mis en place dans un grand nombre d’États africains… dont le Rwanda des années 1960. Et ce n’est pas le fruit du hasard si le meilleur élève de la « guerre révolutionnaire » perpétuera, deux décennies plus tard, le dernier génocide du siècle.
Cette histoire, quasiment inconnue, éclaire d’un jour nouveau la responsabilité de l’État français dans le génocide rwandais.

< Retour au sommaire des publications >


Association Internationale de Recherches sur les Crimes contre l'Humanité et les Génocides (AIRCRIGE)