Séminaire : Le devenir de l’archive au cinéma. Images des camps nazis et du génocide des Juifs.Le devenir de l’archive au cinéma
Le devenir de l’archive au cinéma.
Images des camps nazis et du génocide des Juifs.
Séminaire organisé par Sylvie Lindeperg à L'INHA, Paris.
Dates : samedi de 11h à 15h ou 10h-14h
-samedi 23 février
-samedi 15 mars
-samedi 29 mars
-samedi 12 avril
-samedi 10 mai ou 17 mai
-samedi 24 mai
Ce séminaire, élaboré sur plusieurs années, cherchera à retracer l’histoire et la généalogie propre à chaque forme cinématographique — documentaire de montage, témoignage filmé, fictions de reconstitution… — choisie par les cinéastes, dans un contexte précis, pour évoquer les camps nazis et le génocide des Juifs. Il étudiera les débats théoriques induits par ces formes cinématographiques ainsi que les différentes modes de leur hybridation : usage de l’archive dans les films de fiction ; plans de fiction naturalisés en images d’archive ; jeu de confrontation entre le témoignage et l’archive ; création d’images et de formes hybrides, flottant entre passé et présent…
Le programme de l’année 2007-2008 sera consacré au « devenir archive » des images du système concentrationnaire et de la Destruction des Juifs d’Europe, enregistrées pendant la période nazie et lors de la libération des camps. Il s’agira de réfléchir aux statuts et aux fonctions qui furent assignées à ces plans et photographies au moment de leur enregistrement puis de retracer l’histoire de leurs usages, de leurs remontages, de leurs migrations et de leurs réinterprétations au fil du temps, dans le cadre de nouveaux récits cinématographiques et de nouvelles intrigues.
1. A Introduction générale
-analyse des différentes composantes images de la série de la BBC Auschwitz, la Solution finale ;
1. B. L’appareil photo et la caméra dans les ghettos :
-les séquences dans les ghettos de Lodz et de Varsovie : réversibilité et ambivalence des clichés de la propagande antisémite et la notion de résistance (Der Ewige Jude versus Mein Kampf d’Erwin Leiser, 1960) ; Le Temps du ghetto de Rossif // In Memory de Abraham Ravett
-les photos de Genewein/ Henryk Ross et Mandel Grossman
-circulation du cliché de l’enfant du ghetto de Varsovie ;
2.A. Dissimulation et hors-champ
- les tournages à Westerbork (Nuit et Brouillard ; procès Eichmann ; Respite de Farocki ) et Theresienstadt/Terezin (Un vivant qui passe)
- « l’Album d’Auschwitz » : Jaubert /Farocki /Rees
B. Traces et testament
-l’image testament : les photos clandestines du Sonderkommando de Birkenau
-les photographie aériennes : 1944/1979/2004 : mises en intrigue d’une série de photographies (Images du monde, inscriptions de la guerre, de Harun Farocki)
3.A Premiers regards des Alliés : tournages à Majdanek et Auschwitz .
-la découverte de Majdanek par les opérateurs soviétiques et polonais ;
-analyse des différentes générations d’images tournées par les Soviétiques à Auschwitz et des fonctions qui leur furent dévolues
3. B Libération des camps de l’Ouest
.Georges Stevens ; photographier en couleurs (le Journal d’Anne Frank)
.Samuel Fuller à Falkenau : texte Didi-Huberman ; The Big Red One.
.les Britanniques à Bergen-Belsen :les opérateurs de l’Army’s Film and Photographic Unit et le projet avorté de Sidney Bernstein (Memory of the Camps) ; le texte de Comolli
4. A. Premiers montages pour les spectateurs français et anglo-saxons
-les actualités françaises du printemps 1945 et le film de montage Les Camps de la mort : la figure hégémonique du déporté-résistant et la topique de l’indignation ;
-la presse filmée anglo-saxonne : « Seeing is Believing »
4. B Le cinéma comme acte d’accusation : les spectateurs allemands
-usages des images des camps par les Américains en Allemagne occupée (Les Moulins de la mort) et mise en abyme de la projection des images des camps dans les fictions anglo-saxonnes soulevant la question de la culpabilité allemande : The Stranger (Orson Welles, USA, 1946) ; Frieda (Basil Dearden, GB, 1947) ; Verboten ! (Samuel Fuller, USA, 1959) ; Judgment at Nuremberg (Stanley Kramer, 1961)…
5. Les procès
-du procès de Nuremberg au procès Eichmann : premier déplacement des regards vers le génocide des Juifs
-la réinterprétation par Gideon Hausner, dans le cadre du récit sur l’extermination des Juifs, des images montrées à Nuremberg ;
-la « deuxième vision » de Haïm Gouri : revoir, élucider, interpréter les images de 1945 ;
-l’image-témoin : l’enregistrement par Hurwitz du face-à-face entre Eichmann et les images des camps
6. A L’émergence de la notion d’archive
-la recherche documentaire de Nuit et Brouillard : nouveaux regards et nouvelles lectures sur les images des camps
-les différents régimes du visible dans Nuit et Brouillard : analyse des plans tournés en noir et blanc par Resnais dans le musée d’Auschwitz (plans raccords et séquences inspirées par Jakubowska et Radock) ;
-hybridation des formes : la logique de citation de La Dernière étape (Wanda Jakubowska), dans Nuit et Brouillard et dans The Museum and the Fury (Leo Hurwitz, 1956)
6. B La naturalisation du film en archive et sa mise en abyme
-Remember Us : le remontage en kit de Nuit et Brouillard par la télévision américaine : disparition de l’écart temporel et nivellement des différentes composantes du film ;
-l’effet de reconnaissance –conforter un imaginaire visuel : recyclage en Allemagne et en France de Mein Kampf et de Nuit et Brouillard devenus catalogue de plans pour les productions audiovisuelles ;
-mise en abyme de Nuit et Brouillard dans Une femme mariée (Godard, 1964), Die Patriotin, Die bleierne Zeit (von Trotta, 1981), Die innere Sicherheit (Christian Petzold, 2000)
Images des camps nazis et du génocide des Juifs.
Séminaire organisé par Sylvie Lindeperg à L'INHA, Paris.
Dates : samedi de 11h à 15h ou 10h-14h
-samedi 23 février
-samedi 15 mars
-samedi 29 mars
-samedi 12 avril
-samedi 10 mai ou 17 mai
-samedi 24 mai
Ce séminaire, élaboré sur plusieurs années, cherchera à retracer l’histoire et la généalogie propre à chaque forme cinématographique — documentaire de montage, témoignage filmé, fictions de reconstitution… — choisie par les cinéastes, dans un contexte précis, pour évoquer les camps nazis et le génocide des Juifs. Il étudiera les débats théoriques induits par ces formes cinématographiques ainsi que les différentes modes de leur hybridation : usage de l’archive dans les films de fiction ; plans de fiction naturalisés en images d’archive ; jeu de confrontation entre le témoignage et l’archive ; création d’images et de formes hybrides, flottant entre passé et présent…
Le programme de l’année 2007-2008 sera consacré au « devenir archive » des images du système concentrationnaire et de la Destruction des Juifs d’Europe, enregistrées pendant la période nazie et lors de la libération des camps. Il s’agira de réfléchir aux statuts et aux fonctions qui furent assignées à ces plans et photographies au moment de leur enregistrement puis de retracer l’histoire de leurs usages, de leurs remontages, de leurs migrations et de leurs réinterprétations au fil du temps, dans le cadre de nouveaux récits cinématographiques et de nouvelles intrigues.
1. A Introduction générale
-analyse des différentes composantes images de la série de la BBC Auschwitz, la Solution finale ;
1. B. L’appareil photo et la caméra dans les ghettos :
-les séquences dans les ghettos de Lodz et de Varsovie : réversibilité et ambivalence des clichés de la propagande antisémite et la notion de résistance (Der Ewige Jude versus Mein Kampf d’Erwin Leiser, 1960) ; Le Temps du ghetto de Rossif // In Memory de Abraham Ravett
-les photos de Genewein/ Henryk Ross et Mandel Grossman
-circulation du cliché de l’enfant du ghetto de Varsovie ;
2.A. Dissimulation et hors-champ
- les tournages à Westerbork (Nuit et Brouillard ; procès Eichmann ; Respite de Farocki ) et Theresienstadt/Terezin (Un vivant qui passe)
- « l’Album d’Auschwitz » : Jaubert /Farocki /Rees
B. Traces et testament
-l’image testament : les photos clandestines du Sonderkommando de Birkenau
-les photographie aériennes : 1944/1979/2004 : mises en intrigue d’une série de photographies (Images du monde, inscriptions de la guerre, de Harun Farocki)
3.A Premiers regards des Alliés : tournages à Majdanek et Auschwitz .
-la découverte de Majdanek par les opérateurs soviétiques et polonais ;
-analyse des différentes générations d’images tournées par les Soviétiques à Auschwitz et des fonctions qui leur furent dévolues
3. B Libération des camps de l’Ouest
.Georges Stevens ; photographier en couleurs (le Journal d’Anne Frank)
.Samuel Fuller à Falkenau : texte Didi-Huberman ; The Big Red One.
.les Britanniques à Bergen-Belsen :les opérateurs de l’Army’s Film and Photographic Unit et le projet avorté de Sidney Bernstein (Memory of the Camps) ; le texte de Comolli
4. A. Premiers montages pour les spectateurs français et anglo-saxons
-les actualités françaises du printemps 1945 et le film de montage Les Camps de la mort : la figure hégémonique du déporté-résistant et la topique de l’indignation ;
-la presse filmée anglo-saxonne : « Seeing is Believing »
4. B Le cinéma comme acte d’accusation : les spectateurs allemands
-usages des images des camps par les Américains en Allemagne occupée (Les Moulins de la mort) et mise en abyme de la projection des images des camps dans les fictions anglo-saxonnes soulevant la question de la culpabilité allemande : The Stranger (Orson Welles, USA, 1946) ; Frieda (Basil Dearden, GB, 1947) ; Verboten ! (Samuel Fuller, USA, 1959) ; Judgment at Nuremberg (Stanley Kramer, 1961)…
5. Les procès
-du procès de Nuremberg au procès Eichmann : premier déplacement des regards vers le génocide des Juifs
-la réinterprétation par Gideon Hausner, dans le cadre du récit sur l’extermination des Juifs, des images montrées à Nuremberg ;
-la « deuxième vision » de Haïm Gouri : revoir, élucider, interpréter les images de 1945 ;
-l’image-témoin : l’enregistrement par Hurwitz du face-à-face entre Eichmann et les images des camps
6. A L’émergence de la notion d’archive
-la recherche documentaire de Nuit et Brouillard : nouveaux regards et nouvelles lectures sur les images des camps
-les différents régimes du visible dans Nuit et Brouillard : analyse des plans tournés en noir et blanc par Resnais dans le musée d’Auschwitz (plans raccords et séquences inspirées par Jakubowska et Radock) ;
-hybridation des formes : la logique de citation de La Dernière étape (Wanda Jakubowska), dans Nuit et Brouillard et dans The Museum and the Fury (Leo Hurwitz, 1956)
6. B La naturalisation du film en archive et sa mise en abyme
-Remember Us : le remontage en kit de Nuit et Brouillard par la télévision américaine : disparition de l’écart temporel et nivellement des différentes composantes du film ;
-l’effet de reconnaissance –conforter un imaginaire visuel : recyclage en Allemagne et en France de Mein Kampf et de Nuit et Brouillard devenus catalogue de plans pour les productions audiovisuelles ;
-mise en abyme de Nuit et Brouillard dans Une femme mariée (Godard, 1964), Die Patriotin, Die bleierne Zeit (von Trotta, 1981), Die innere Sicherheit (Christian Petzold, 2000)
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