23 janvier 2007

Assassinat de Hrant Dink - Déclaration de l'OCP

(ODP : Parti de la Liberté et de la Solidarité (Özgürlük ve Dayanışma Partisi). Ce parti, issu de la gauche turque des années 70, y compris des formations qualifiées de "terroristes" par le gouvernement turc, est aujourd'hui un des seuls partis restés indépendants. Il prend la défense des minorités à travers un discours anti-impérialiste et anti-capitaliste.)

Nous sommes tous Hrant Dink, Nous sommes tous arméniens

La mort de Hrant Dink, qui avait voué son existence à un monde où il n'y
aurait plus d'exploité ni d'opprimé, est une perte pour toute l'humanité.
Nous perdîmes aussi un intellectuel qui, conscient de la tragédie vécue
par le peuple arménien et de l'état de traumatisme dans lequel se trouve
le peuple turc, avait pour objectif de donner le courage nécessaire à tous
ceux qui vivent sur le sol de ce pays pour pouvoir confronter l'histoire.

Les balles tirées sur Hrant Dink, ont aussi été tirées contre les
possibilités de vivre ensemble et en paix, dans un pays libre et
démocratique.

Une Turquie sans Hrant Dink, est aujourd'hui plus pauvre et plus aride. Se
revendiquer des valeurs que défendait Hrant et continuer son combat sont
désormais les conditions sans lesquelles il ne sera plus possible de
pouvoir vivre avec honneur sur ce territoire.

Autant que les assassins qui ont tiré sur lui, tous ceux qui, à chaque
occasion ont qualifié de "trahison à la nation" tout effort de débattre de
la déportation des arméniens; ceux qui, avec impertinence, ont adapté leur
discours de gauche à l'hystérie nationaliste-raciste; tous ceux qui ont
contribué au développement de l'intolérance et de la culture de lynchage,
sont aussi responsables du meurtre de Hrant.

Proposer "la déportation des 70 mille arméniens venus travailler en
Turquie" pour résoudre le problème; balancer comme une épée l'article 301
du code pénal tout en se montrant attaché aux valeurs démocratique;
qualifier d"agent-provocateur" et de "traître à la nation" ceux qui
pensent, écrivent et combattent pour dévoiler les vérités; n'avoir pris
aucune mesure préventive alors que Hrant avait maintes fois déclaré (et
notamment dans son journal) les menaces de mort qu'il recevait, toutes ces
actions ont préparé les conditions que aboutirent à l'assassinat de Hrant.

Déclarer, après coup, à la télévision que "les balles tirées avaient pour
cible le peuple turque" ne pourra dissimuler leurs responsabilités. Le
mieux qu'ils ont à faire est de recourir à leur conscience et leur honneur
–s'il leur en reste– et de réfléchir sur leurs parts de responsabilité.
S'il ne leurs en reste plus, qu'au moins ils se taisent. Pour pouvoir
être encore considéré devant l'histoire comme "être humain"…

NOUS SOMMES TOUS HRANT… NOUS SOMMES TOUS ARMENIENS

Hayri Kozanoglu
Président de l'ÖDP
20 Janvier 2007

10 janvier 2007

Année de l'Arménie en France - "Arménie mon amie"

Nous attirons votre attention sur l'importance et l'originalité de l'oeuvre d'Edgar Hilsenrath, rescapé du génocide nazi, auteur de plusieurs témoignages littéraires encore méconnus en France, et d'un livre sur le génocide arménien : Contre la Pensée dernière. C'est de ce livre qu'il sera question jeudi.

Dans le cadre d'"Arménie, mon amie" Année de l'Arménie en France



Le Mémorial de la Shoah organise une rencontre littéraire autour des ouvrages :

Les 40 jours du Musa Dagh, de Franz WERFEL
(éd. Albin Michel, 2001)

Le Conte de la pensée dernière, d'Edgar HILSENRATH
(Albin-Michel, 1992, prix Alfred Döblin)


JEUDI 18 JANVIER 2007, à 19 heures 30

Avec la présence exceptionnelle d'Edgar HILSENRATH, rescapé de la Shoah,
de Peter Stephen JUNGK, auteur de Franz werfel : une vie de Prague à Hollywood
et d'Antoine SPIRE, journaliste.


Réservation indispensable au 01 53 01 17 42

Parution : A. Cherki - Violences de l'immigration

"Dans ce nouvel ouvrage, La Frontière invisible, Alice Cherki poursuit une réflexion de plusieurs années, nourrie de sa pratique psychanalytique et de son expérience politique, sur la question de l'origine, des méfaits de l'identité, et surtout sur les enjeux psychiques des silences de l'Histoire dont sont porteurs les "enfants de l'actuel".
Plus singulièrement l'Algérie – colonisation, guerre entre la France et l'Algérie et l'émigration-immigration – est le point de départ privilégié de cette réflexion qui conduit à interroger l'après-coup traumatique des massacres et génocides qui ont marqué le XXème siècle.
Comment les descendants des guerres, des violences coloniales, vivent-ils quand défaillent les représentations historiques et familiales ?
L'exclusion, la destruction de l'autre, le déni de l'altérité, et ses conséquences d'errance psychique avec le cortège de honte et de violence sont au coeur de ce travail, au plus près d'une écoute singulière." Editions Elema, 181 pages, 20 euros.
(Alice Cherki est membre d'Aircrige.)