07 avril 2005

Autour du génocide khmer rouge

Cycle de conférences du 8 au 17 avril 2005.
Dans le cadre de la journée de commémoration du génocide commis pendant le régime des khmers rouges.

Programme détaillé disponible sur le site internet de la journée de commémoration.

Rwanda : 11 ans après

Le génocide des batutsi du Rwanda : 11 ans après.
Journée de réflexion organisée par l’association Ibuka-Mémoire et Justice.
Samedi 9 avril 2005, locaux de Médecins du monde, 62, rue Marcadet, Paris 18ème.
Métro Marcadet-Poissoniers.

9h-10h Allocution de bienvenue
Mme Espérance Brossard

10h-12h Séance plénière ou Table ronde
Modérateur : Marcel Kabanda, historien
- Naasson Munyandamutsa, psychiatre, enseignant de l’Université au Rwanda.
- Amélie Mutarabayire Schaffer, psychothérapeute.
- Catherine Coquio, Aircrige, professeur de Littérature Comparée à l’Université de Poitiers, le rôle du témoignage des survivants du génocide.
Échange avec les intervenants

14h -15h30 La justice au Rwanda et ailleurs
Modérateur J. F. Dupaquier
- Dr. Jean Damascène Bizimana, enseignant à l’université au Rwanda : état des lieux de la justice internationale, impact des GACACA sur les rescapés au Rwanda.
- Alain Gauthier, président du Collectif des Parties Civiles Pour le Rwanda : la présentation du CPCR, ses objectifs, moyens et modalités de mise en accusation des génocidaires présents en France.
- Emmanuel Cattier, Survie : présentation de la CEC, ses objectifs, moyens et modalités de mise en accusation des génocidaires grâce aux recherches et preuves mises en évidence.
Échange avec les intervenants

15h30-17h Le négationnisme
Modérateur : J.P. Chrétien
- Régine Waintrater, psychanalyste
- Yves Ternon, historien
Échange avec les intervenants.

Ibuka,
Association Internationale de Soutien aux rescapés du génocide de 1994.
www.ibuka.net
info@ibuka.net

03 avril 2005

Projection : Paroles de Femmes, Mylène Sauloy

Projection le Mercredi 6 avril à 20h30,
en présence de la réalisatrice Mylène Sauloy.
CINÉMA CONFLUENCES : 190 bld de Charonne : Paris 20e, M°Philippe Auguste,
à 19h30 Quand le soldat Volodia film sa guerre sera projeté en russe,
(entrée libre sur réservation au 01 40 24 16 46 ou resa@confluences.net)

Paroles de Femmes
Mylène Sauloy, 13 min, ARTE, tourné à Grozny en l'été 2004
Au terme de dix ans de guerre pratiquement ininterrompue, les femmes tchétchènes s'épuisent doucement, se taisent…
Et pourtant… Si certaines, veuves ou proches de disparus, décident de devenir kamikaze pour venger les leurs, d'autres tentent encore de se battre avec des armes moins cruelles : à la Maison des femmes à Grozny, en soutenant la douleur des femmes épuisées ; à Memorial - organisation russe des droits de l'homme – en aidant les femmes à porter plainte, à demander justice. Paroles de cinq femmes dans un univers en ruines..
Quand le Soldat Volodia filme sa guerre
Un film de Mylène Sauloy, 40 min, version longue de Massacre en Tchétchénie : la vidéo qui accuse.
Un simple recrue russe, le soldat Volodia, filme sa guerre en Tchétchénie. En toute innocence. Sur une cassette vidéo qu'il vend ensuite à des Tchétchènes, on voit ses copains bombarder un village, dont toute la population a été utilisée comme bouclier humain ; puis arrêter quelque 200 hommes et leur promettre une amnistie. L'enquête pour trouver trace de ces prisonniers de guerre mène d'Europe en Turquie, puis en Russie et en Tchétchénie, à dévoiler les méthodes de l'armée russe en Tchétchénie : les amnistiés sont presque tous morts, sous la torture pour la plupart. Les responsables officiels russes ont pris du galon.

02 avril 2005

Table ronde : Passeurs et témoignages

Passeurs et témoignages.
Comment sensibiliser sans faire violence ?
Table ronde organisée par l’association Primo Levi
Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, 105 Bd Raspail, 75006 Paris.
Le 16 avril 2005 à partir de 14 heures.



Réservation indispensable avant le 11 avril 2005 auprès de :
Association Primo Levi 107 avenue Parmentier 75011 Paris.
Tel : 01 43 14 88 50 communication@primolevi.asso.fr
site internet de l'association Primo Levi
Cécile Henriques 06 82 92 10 85 - Elise Herszkowicz 06 16 24 79 55

A côté de sa mission de soin et de soutien aux personnes victimes de la torture et la violence politique, l’association Primo Levi poursuit, depuis dix ans, son travail de témoignage et de sensibilisation.
A l’occasion de son dixième anniversaire, l’association organise une après midi de rencontres et de réflexion, à laquelle nous avons le plaisir de vous inviter.

PROGRAMME

14 h : Projection du film La Flaca Alejandra de Guy Girard.

15 h – 17 h : Table ronde
Interventions - débat en présence de :
Guy Girard : Réalisateur du film La Flaca Alejandra, Réalisé en 1993, le film a reçu de nombreux prix internationaux, dont le Fipa d’or à Cannes en 1994 et le prix spécial du jury à San Fransisco en 1995 . Le film sera projeté avant le débat.
Souâd Belhaddad : Journaliste et écrivaine. Coauteur avec Esther Mujawayo de SurVivantes, dix ans après le génocide (Ed. de l’Aube).
Diana Kolnikoff : psychothérapeute au centre Primo Levi. Coauteur de Ecrits de témoins, paroles de victimes, avec M. H. Beaujolin. Coauteur d’un projet de documentaire cinématographique sur le travail de l’équipe du centre Primo Levi.
Anne Barbé : Réalisatrice. Coauteur d’un projet de documentaire cinématographique sur le travail de l’équipe du centre Primo Levi.
Ariel Cypel : Metteur en scène, programmateur. Les récits de la Kolyma d’après le récit de Varlam Chalamov (Ed. Verdier). Témoins voyageurs, création théâtrale à partir de récits d’exil.
Chris Kutchera : Grand reporter, photographe et journaliste spécialiste du Kurdistan
Le débat sera animé par Nadine Vasseur, journaliste et écrivaine.

Passeurs et témoignage :
Comment sensibiliser sans faire violence ?

« Un témoignage fait avec retenue est plus efficace que s’il l’était avec indignation. L’indignation doit venir du lecteur, pas de l’auteur, car on n’est jamais certain que les sentiments du premier deviendront ceux du second. J’ai voulu fournir au lecteur la matière première de son indignation »
Primo Levi

Pour l’association Primo Levi, la mission de témoignage s’inscrit comme une nécessité à côté de la mission de soin et de soutien aux personnes victimes de la violence politique et de la torture. D’une part pour assurer une transmission d’une réflexion pluridisciplinaire sur l’accompagnement, sur les problématiques de l’écoute (en direction des professionnels notamment). D’autre part, il s’agit de contribuer à la défense des droits humains en témoignant des effets de la violence politique et de la torture. L’objectif est de contribuer de notre place à la prévention, par l’information et la sensibilisation du grand public.

Dans cette perspective, l’association Primo Levi souhaite établir un dialogue avec les professionnels de l’information et de la transmission (journalistes, artistes…) sur les problématiques soulevées par le témoignage de l’horreur :
Ceux qui sont amenés à être témoins des violences faites à autrui, sont affectés par les effets de ces actes. Comment les passeurs, et notamment les journalistes et les artistes, se « débrouillent–ils » des échos de la souffrance ? L’expérience des thérapeutes du centre Primo Levi sur les questions du trauma peut soutenir le travail sur la nécessaire distance à trouver.
Pour les victimes de la torture ou de la violence politique s’exposer comme victime comporte des risques de souffrance. Comment accompagner les victimes et prévenir les effets de la remémoration ou de la victimisation ? L’expérience du soutien aux victimes par le Centre Primo Levi peut éclairer la réflexion sur les problématiques du témoignage et les précautions à prendre lors du recueil et de la diffusion.
Voir le numéro de Mémoires (revue de l’association Primo Levi) consacré au Témoignage, octobre 2005
Les images et les récits transmettent une part de la souffrance vécue. L’émotion du public peut faire obstacle à l’écoute, à la compréhension des évènements. Comment sensibiliser sans faire violence ?
La transmission est une oeuvre de représentation. Comment les « passeurs » travaillent-ils la forme de cette représentation, entre une exigence d’authenticité et les règles formelles de leur mode d’expression ?

La Flaca Alejandra

Le devenir de Marcia Merino, surnommée la Flaca Alejandra, traverse l’histoire du Chili marquée par le coup d’Etat militaire de 1973. Marcia Merino, fut très jeune dirigeante du Mouvement de la Gauche Révolutionnaire Chilien. Arrêtée en 1974 par la police politique de la dictature, elle est torturée. Brisée, elle trahit et reste liée aux services d’intelligence de l’Armée de Pinochet pendant dix huit ans. En 1989, le Chili renoue avec la démocratie mais le général Pinochet demeure commandant en chef des forces armées. Les militaires exigent une amnistie complète. En 1993, Marcia Merino accepte de témoigner contre les militaires et demande publiquement pardon.
« Quand Carmen est venue me chercher pour réaliser un film sur la Flaca », se souvient Guy Girard, réalisateur, « j’ai surtout vu que leurs destins, à toutes les deux, s’étaient croisés comme deux coups de poignard. Je connaissais Carmen depuis plus de dix ans, mais de son histoire, je ne connaissais que les grandes lignes. Par pudeur, elle n’en parlait pas. » Militante du MIR, Carmen Castillo a été arrêtée en 1974 après la mort de son compagnon, Miguel Enriquez, chef de la résistance, puis exilée en France. « Elle m’a parlé de la Flaca comme un cauchemar qui hantait la mémoire des Chiliens en exil. Ne sachant pas exactement où le film irait, j’avais pris une petite caméra super 8 pour saisir des images qui serviraient de support à un récit subjectif. Ensuite, j’ai structuré le film comme une sorte d’enquête. On peut dire que la dictature a réussi à noyer le pays sous un brouillard épais. J’ai essayé de passer travers le noir et d’y voir quelque chose. Le deuxième jour de tournage, l’électricien chilien, Jorge, un jeune de 24 ans, avait les larmes aux yeux, il n’arrivait pas à croire que les histoires qu’il entendait étaient vraies. »
Guy Girard a réussi à donner une forme très singulière à ce récit, qui par delà l’émotion, nous fait entendre la déchirure d’un pays et d’une communauté par la violence faite aux individus. Les questionnements de Carmen Castillo montrent l’impossible oubli et le besoin de savoir pour tenter de comprendre. A sa manière, sensible, ce film témoigne des effets à long terme de la torture.