15 avril 2008

Ce que le témoignage fait à la littérature... et la littérature au témoignage




Mardi 15 avril 2008, Université Paris 8 Saint-Denis


Mardi 15 avril 2008
Saint-Denis
Université Paris 8 - Bâtiment D – salle D 002
à partir de 9h15
Ce que le témoignage fait à la littérature ....et la littérature au témoignage
organisé par Frédérik Detue et Charlotte Lacoste

Équipe de recherche « Littérature et histoires »



Face à la violence de masse telle qu’elle s’est exercée au XXe siècle – traumatisme de la Grande Guerre, terreurs totalitaires, système concentrationnaire et génocides – , est apparue une « littérature de témoignage » qui, à tort ou à raison, tend à se présenter comme un nouveau genre littéraire. Mais l’acte de témoignage est tel que ces textes ont un statut particulier au sein de la littérature ; par là même ils la débordent et l’interrogent. Cet acte a une signification éthique particulière – le survivant pense souvent accomplir une mission, au nom des morts et auprès des vivants, en narrant son expérience –, et un impact critique : le témoin, conscient des pouvoirs et des limites de la littérature, aide à repenser la nécessité de celle-ci, en même temps que la responsabilité incombant aux écrivains. Mais ce corpus hétéroclite pose ainsi de nouvelles questions de poétique, en reposant la question de la validité des concepts de la poétique, à commencer par celui de « genre », et en attirant l’attention sur ce qui se joue autour des diverses opérations de poétisation et de fictionnalisation. Par une certaine exigence et tension d’écriture, les auteurs de témoignages littéraires ont défendu, illustré ou invoqué une certaine idée de la littérature, suscitant parfois de grandes batailles critiques, voire certains scandales ou malentendus. Nous envisageons, au cours de cette journée d’étude, de renverser la perspective habituellement adoptée : il s’agira moins de savoir si les textes de témoignage méritent ou non de faire partie du panthéon littéraire, que de prendre la mesure de ce que l’avènement de ce « genre » ou ce régime littéraire a modifié – ou non – dans l’idée de littérature. Quel effet les textes des écrivains survivants, ainsi que les discours critiques qu’ils suscitent – en France depuis une quinzaine d’années surtout –, ont-ils eu sur l’ensemble du
paysage littéraire et théorique? En tentant de se porter à hauteur de destructions qui altèrent la représentation de la figure humaine et les valeurs de la culture, le texte de témoignage invente-t-il, dans son régime propre, un nouveau mode d’être artistique, permettant à la littérature de continuer à vivre, voire de survivre ?

Matinée
Modératrice : Tiphaine Samoyault, Professeur, Université Paris 8

9 h 15 Ouverture de la journée par Danielle Tartakowsky, Directrice de l’Ecole Doctorale «Pratiques
et théories du sens», Université Paris 8

9 h 30 Laure Coret, Docteur, Université Paris 8 : Les (im)possibles du récit

L’idée est courante selon laquelle le traumatisme fait taire. Il ne saurait donc être question, par définition, d’une littérature, même de témoignage, représentant le traumatisme collectif de la violence extrême. Je propose d’envisager ce qu’il en est du pire, de chercher à percevoir comment il est ou non possible de parler, d’écrire, de créer, à partir de l’événement historique qui pousse jusqu’au bout la logique de déshumanisation : le génocide.

10 h 10 Charlotte Lacoste, Doctorante, Université Paris 8 : Le témoignage « ou la vérité de la littérature » ? Retour sur la naissance du genre et sur son siècle de déboires

En tant que dépositaire, devant l’Histoire, de son histoire et de celle des engloutis, le témoin relate, en un récit sobre et précis, sans pathos ni suspens, sans apprêts, sans excès, sans faire de « littérature » en somme, les souffrances qu’il a endurées afin que les générations à venir, mieux instruites, en soient épargnées. Passés inaperçus lors de la Première Guerre mondiale, que l’on connaît surtout par les romans et par les lettres de Poilus, les récits testimoniaux ne réapparaissent après 1945 que pour se voir à nouveau concurrencés par des genres connexes, et dédaignés par le lectorat. En prenant la défense de ce genre critique, éthique, et partant controversé, Cayrol, Vidal-Naquet, Perec et quelques autres, reprennent et prolongent, à propos de la littérature concentrationnaire, les arguments que Jean Norton Cru opposait déjà aux romanciers à succès de l’entre-deux-guerres qui avaient fait des tranchées leur fond de commerce. Nous examinerons en quoi leur défense et illustration du témoignage a pu contribuer à renouveler la conception du « littéraire ».

10 h 55 Pause

11 h 10 Marie-Laure Basuyaux, Docteur, Université Paris IV : Les fictions lazaréennes : pour une présence oblique du témoignage

Le « romanesque lazaréen » élaboré par Jean Cayrol à partir de la fin des années 1940 peut être interprété comme une tentative pour modifier les frontières qui séparent le témoignage de la littérature. Cayrol élabore en effet une poétique pour la littérature d’après les camps, poétique de l’oblique qui repose sur l’idée d’un dialogue étroit entre les fictions et le corpus des témoignages. Ce corpus est à la fois la source à laquelle les récits lazaréens puisent leurs formes et le fond de pensée sur lequel ils aspirent à être lus.

11 h 50 Simon Benistant, Etudiant en Master 2, Université Paris 8 : Gorazde de Joe Sacco, un objet critique du témoignage

Le discours testimonial face aux événements incommensurables qu’il relate souffre d’un régime d’incomplétude. Or le langage de la bande dessinée semble pouvoir prendre en charge ses apories non pas tant pour les résoudre que pour en problématiser poétiquement les données. Cette cohérence du témoignage et de la BD découle de la nature du dispositif employé qui consigne en une unité narrative une parole disséminée en cases. Le récit de Joe Sacco s’énonce comme une archive recueillant la parole des survivants. Il devient ainsi le témoignage de témoignages.

12 h 30 Pause

13 h 45 Table ronde animée par Annie Epelboin, Maître de conférences, Université Paris 8

Actualité du témoignage

Auteurs invités :
Catherine Coquio, Professeur, Université de Poitiers et Aurélia Kalisky, Doctorante, Université Paris 3 : L’enfant et le génocide. Témoignages sur l’enfance pendant la Shoah, Robert Laffont, 2007.
Anny Dayan-Rosenman, Maître de conférences, Université Paris 7-Denis Diderot : Les Alphabets de la Shoah. Survivre, témoigner, écrire, CNRS, 2007.
Philippe Mesnard, Maître de conférences, Haute Ecole de Bruxelles : Témoignage en résistance, Stock, 2007.
Claude Mouchard, Poète et Professeur émérite, Université Paris 8 : auteur de Qui si je criais... ? Œuvres-témoignages dans les tourmentes du XXe siècle, Laurence Teper, 2007.

15 h 45 Pause

Après-midi
Modératrice : Charlotte Lacoste, Doctorante, Université Paris 8

16 h 00 François Rastier, Linguiste, CNRS : Valeur critique du témoignage

Alors que le vingtiémisme reste traditionnellement hostile à la notion même de genre littéraire, à quelles conditions pourrait-on faire une place au genre littéraire du témoignage ? D’une part il n’appartient pas à la catégorie sociologique du littéraire, d’autre part il reste bien loin des réflexions essentialistes sur la littérarité. Il reste en outre insaisissable pour une poétique tributaire des catégories de la philosophie du langage, comme la référence, la fiction, etc. Enfin, dans la guerre des genres, il se voit inévitablement concurrencé et brouillé par les faux témoignages, les romans historiques à succès, etc. Par quelques analyses contrastives, entre Levi et Littell notamment, nous préciserons les liens entre manipulation de l’histoire et style pompier (Hilberg), entre négationnisme et spectacularisation (Vidal-Naquet) : rien de plus intempestif aujourd’hui que d’établir des relations entre projets esthétiques et programmes éthiques (ou anti-éthiques).

16 h 40 Frédérik Detue, Doctorant, Université Paris 8 : Le témoignage et l’idée de littérature au XXe siècle

Inventée par le premier romantisme, l’idée de littérature a une histoire, sur laquelle il s’agira de s’interroger. Notre hypothèse est que l’histoire désastreuse du XXe siècle a provoqué une mutation de cette idée de littérature. Tandis qu’elle donnait naissance à un nouvel art d’écrire, appelé témoignage, cette histoire a aussi rendu la littérature problématique ; parallèlement, deux phénomènes critiques sont apparus, qui non seulement s’éclairent l’un l’autre mais se sont corrélés. Nous tâcherons ainsi de considérer comment, l’un par l’autre, ces deux phénomènes ont porté atteinte et redéfini l’idée de littérature, et poserons la question, à leur propos, d’une nouvelle tradition littéraire.

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08 février 2008

Rencontre au Mémorial de la Shoah

Mémorial de la Shoah. Mercredi 13 février, 19heures.
17 rue Geoffroy l’Asnier, Paris 4e.
Auditorium Edmond J. Safra, niveau - 1.

En présence de :

Catherine Coquio et Aurélia Kalisky, auteurs de L’Enfant et le génocide. Témoignages sur l’enfance pendant la Shoah. Bouquins-Laffont, 2007, respectivement présidente et vice-présidente de l’Aircrige.



Georges Bensoussan, historien, rédacteur en chef de la Revue d’histoire de la Shoah

Guy Vasseur, témoin.

Soirée animée par Nadine Vasseur, écrivain et productrice.



Sur réservation : 01.53.01.17.42. ou sur www.memorialdelashoah.org

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26 janvier 2008

Table ronde : Enfance, témoignage et Shoah.



Musée d’art et d’histoire du Judaïsme.
Mercredi 30 janvier, 19 heures 30
Hôtel de Saint-Aignan, 71 rue du Temple, Paris 3e


Table ronde animée par Fabienne Regard, historienne.
Avec la participation de :

Anny Dayan-Rosenman, maître de conférences à l'Université Paris 7-Denis-Diderot, auteur de Les alphabets de la Shoah. Survivre, témoigner, écrire (CNRS éditions),

Catherine Coquio et Aurélia Kalisky, universitaires, co-auteurs de L’enfant et le génocide, témoignages sur l’enfance pendant la Shoah (éditions Robert Laffont, coll. Bouquins),

Michal Gans, conseillère pour les projets éducatifs de Beit Lohamei Haghetaot (kibboutz-musée des combattants des ghettos en Galilée) qui présentera Les Carnets de Lieneke (éditions L’école des Loisirs) qu’une jeune enfant cachée en Hollande reçut de son père pendant la durée de la guerre.


Entrée libre - Réservation indispensable par courriel ou par téléphone :
Yad Layeled France – info@yadlayeled.org – 01 45 24 20 36

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L’' enfant pendant la Shoah


Dimanche 27 janvier, 14 heures 45

Salons de l’'Hôtel de Ville
5, rue Lobau, Paris 4e

Rencontre organisée par la Mairie de Paris et la Fondation pour la Mémoire de la Shoah dans le cadre de la journée pour la commémoration des victimes de la Shoah et pour la prévention des crimes contre l’humanité.


14 h 45 : accueil

15 h 00 : ouverture par Bertrand Delanoe

15 h 15 : l’enfant et l’adulte dans les témoignages du génocide, rencontre animée par Jean-Yves Potel. Avec :

Catherine Coquio, Aurélia Kalisky : L’enfant et l’adulte dans les témoignages du génocide.
Pierre Pachet : Le trouble de lire.
Annette Wieviorka, Serge Klarsfeld : Ecrire l’histoire et témoigner.
Témoignages de Régine Frydman et Henri Borlant.

Clôture à 17 h 00

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03 janvier 2008

Chère Edzia, chers enfants...




Chère Edzia, chers enfants...

1939-1944, Correspondance de la famille Rotgold


Théâtre Berthelot
du 11 au 13 janvier 2008
vendredi et samedi à 20h30, dimanche à 16h



Chère Edzia, chers enfants… est le fruit de l’adaptation d’une correspondance éditée par le CERCIL en 2002 entre Mordka Rotgold, interné au camp de Beaune-la-Rolande, sa femme Edzia et ses enfants. Une correspondance exceptionnelle car, peu avant d’être déporté à Auschwitz le 28 juin 1942 par le convoi n° 5, ce père de famille a renvoyé une partie des lettres qu’il avait reçues de ses cinq enfants.

Adaptation et mise en scène : Pierre Katuszewski
Avec : Pierre Katuszewski, Eloise Dahan, Massimo Prearo, Juliette Subira
D’après des textes réunis et présentés par Serge Rodgold, Editions CERCIL 2002

• RESERVATIONS 01 41 72 10 35
• ACCES 6, rue Marcellin Berthelot - 93100 Montreuil Métro : Croix-de-Chavaux (ligne 9) – sortie Kléber Bus : 102, 122, 127
Voiture : périphérique sortie Porte de Montreuil, direction centre ville jusqu’à la place Jacques-Duclos (Croix-de-Chavaux)
• TARIFS 12 € Tarif plein / 8 € Tarif réduit / Gratuité pour les chômeurs montreuillois en fin de droits et allocataires du RMI

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12 décembre 2007

Rwanda : Voyages, arrêts, retours…


Journée de l’école doctorale
« Théories et Pratiques du Sens »

Mardi 18 décembre 2007
D143
à partir de 9h30

Voyages, arrêts, retours…
sur le lieu du génocide des Batutsi du
Rwanda (1994)

organisée par
Laure Coret et Marie-Odile Godard


Le premier titre de Shoah était Le Lieu et la Parole… En 2006 et 2007, de nombreux « groupes », hétérogènes, de réflexion,d’introspection, de travail clinique, se sont rendusau Rwanda, sur les lieux-mêmes du génocide des Batutsi.
Autour du génocide des groupes se crèent, desgroupes se scindent, de recherches, de tentatives
« symboliques » peut-être de signification de l’événement lui-même, à la fois dans sa spécificité face aux crimes contre l’humanité mais également dans la singularité des événements qu’il définit, des Herreros au Darfour.
Il s’agit de comprendre, il s’agit d’être là, de créer un tiers qui s’oppose à la possibilité même du génocide, et de son accomplissement toujours en actes, longtemps après ce qui semble être les faits eux-mêmes. Il s’agit de s’interposer entre l’espèce humaine et le fond d’horreur partagé qu’il instaure.
Cette journée d’études interrogera précisément ces essais de pratiques du sens… Comment « être là bas » prend ou fait perdre un certain sens du monde, de soi au monde de l’après… le modifie en tout cas ? Ce que l’histoire retient sera ainsi rappelé par Marcel Kabanda.
Ce que le lieu conserve de l’événement, et retransmet, jusque dans l’éclatement de sa violence
sera ensuite discuté, à partir de trois expériences de voyages : les stages de master d’étudiants de Marie- Odile Godard menés à l’Université Nationale du Rwanda, le projet de l’Union des étudiants juifs de France et Croiser les mémoires ensemble : sur les sites du génocide des Batutsi (avril 2006) initié par le Cercle des étudiants rwandais de Belgique.
Ce que nos champs habituels de réflexion apportent à son appréhension, nous proposons pour finir de l’éprouver.


9h30, Marcel Kabanda
1990-1994
« chronique d’un génocide »

10h15, le lieu…
Que signifie se rendre sur le lieu d’un
génocide, d’y retourner après en avoir traversé
l’expérience ou de tenter d’y travailler ?
débat modéré par Jean-Pierre Chrétien-Goni
avec des représentants de différents « voyages »
de recherche, de travail, de mémoires, qui ont
eu lieu au Rwanda en 2006 et 2007
Souâd Belhaddad, Anne Deroo, Caroline
Dingeon, Camille Halâtre et Liliane Umubyeyi.


11h15, les paroles…
Que proposent les Arts, les Lettres, la
Psychanalyse, face à l’événement génocidaire ?
réflexion animée par Janine Altounian,
à partir de propositions pratiques de la
psychothérapie, de la littérature appliquée, de
l’écriture et des arts plastiques
Laure Coret, Marie-Odile Godard, Soko Phay-
Vakalis

Autour des débats, une exposition de
photographies de Paul Allain ainsi que de
posters explicatifs, réalisés par les étudiants
ayant participé aux différents voyages…

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29 novembre 2007

L'Enfant et le génocide - Signature


Samedi 1er décembre 2007
16 heures - 18 heures
Librairie Gibert
26, bd Saint-Michel, 75006 PARIS
1er étage

Signature de l'anthologie L'Enfant et le génocide. Témoignage sur l'enfance pendant la Shoah par Catherine Coquio et Aurélia Kalisky.

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01 novembre 2007

L'Enfant et le génocide - Anthologie



L’ENFANT ET LE GÉNOCIDE

Témoignages sur l’enfance pendant la Shoah

Textes choisis et présentés par
Catherine Coquio & Aurélia Kalisky

Éditions Robert Laffont
Collection BOUQUINS
1376 pages – 32 €

Parution : 8 novembre 2007



Présentation de l'éditeur

Que signifie grandir, jouer, rêver, lutter au sein d’une humanité ravagée par le génocide ? Qu’en était-il de l’enfance et des enfants durant la Seconde Guerre mondiale, lorsque les nazis menaient leur guerre d’extermination contre les Juifs et leur politique d’épuration contre les Tsiganes ?
Écrits pendant ou après les événements, les textes rassemblés ici, rédigés en une quinzaine de langues – français, polonais, allemand, tchèque, yiddish, hébreu, roumain, grec, espagnol, serbocroate, hongrois, russe, italien, anglais - dessinent ce que fut l’effondrement d’un monde aux yeux des plus jeunes, et disent l’incroyable vitalité qu’ils déployèrent dans les ghettos et les camps.
Ils éclairent la perception que les enfants et les adolescents eurent de ce drame collectif et permettent de comprendre le regard, souvent sans concession, qu’ils portèrent sur les adultes.
Qu’ils prennent ou non forme littéraire, ces témoignages, ces poèmes et ces fables montrent l’importance qu’eut pour certains la possibilité de mettre en mots ce qu’ils vivaient et éprouvaient.
Les textes réunis ici, émanant de témoins inconnus autant que d’auteurs célèbres (Georges-Arthur Goldschmidt, Aharon Appelfeld, Imre Kertész, Elie Wiesel, Primo Levi…), parfois inédits en français, ont été choisis et présentés par Catherine Coquio et Aurélia Kalisky, avec l’aide de plusieurs traducteurs et historiens.
Les textes réunis ici, émanant de témoins inconnus autant que d’auteurs célèbres (Georges-Arthur Goldschmidt, Aharon Appelfeld, Imre Kertész, Elie Wiesel, Primo Levi…), parfois inédits en français, ont été choisis et présentés par Catherine Coquio et Aurélia Kalisky, avec l’aide de plusieurs traducteurs et historiens.
Ils forment un livre unique qui propose, pour la première fois à l’échelle de l’Europe entière, un témoignage sur la Catastrophe telle qu’elle fut vécue par les enfants : ceux qui grandirent dans le pressentiment ou la certitude quotidienne de leur condamnation, et qui, s’adaptant au monde où il leur fallait vivre, firent de ces récits ceux de la vie même.

Catherine Coquio est professeur de littérature comparée à l’Université de Poitiers. Aurélia Kalisky est doctorante en littérature comparée à Paris III et au Zentrum für Literaturforschung (ZfL) de Berlin. Elles sont respectivement présidente et vice-présidente de l’Association internationale de recherches sur les crimes contre l’humanité et les génocides, créée en 1997 (http://aircrigeweb.free.fr). Quelques publications de C. Coquio : Rwanda, le réel et les récits, Belin, 2004. Introduction aux Oeuvres de Primo Levi., Bouquins-Laffont, 2004 - Collectifs : Parler des camps, penser les génocides, Albin-Michel 1999 - L’Histoire trouée. Négation et témoignage, L'Atalante, 2003 - Des crimes contre l’humanité en république française, en collaboration avec Carol Guillaume, L'Harmattan, 2005 - Retours du colonial ? L’Atalante, à paraître en 2008.


Table des matières

AVANT-PROPOS, par Catherine Coquio et Aurélia Kalisky
I. La guerre aux enfants
II. L’enfant et la Catastrophe
III. Écriture de l’enfance
NOTE SUR LA COMPOSITION DU LIVRE

ALLEMAGNE ET AUTRICHE

Préambule : Victor Klemperer, Histoire des dix petits Meckerlein
Introduction
Georges-Arthur Goldschmidt (9). – Cordelia Edvardson (18). – Ruth Klüger (32). – Sigmund Wassermann (45). – Else Baker (49). – Ilse Aichinger (56). – Nelly Sachs (59).

TCHÉCOSLOVAQUIE

Préambule : Liliane Atlan, « Il y avait une fois des Cyclistes… » 65
Introduction 65
THERESIENSTADT 69
Les enfants à Theresienstadt (Terezín) 69
Yehuda Bacon (73). – H. G. Adler (77). – Alice Ehrman (84). – Pavel Friedmann (89).
Journaux d’enfants à Theresienstadt 85
Vedem / Shkid (89) [Petr Ginz (90, 103). – Hanuš Hachenburg (92, 101-103). – Josef Stiassny (93, 97). – Dr G. A. (94). – Josef Taussig (98). – Valtr Eisinger (99). – Hanuš Pollak (105). – Zdenĕk Ornest (106). – Un mal me déchire, le mal de Terezín (anonyme) (106)]. – Kamarad (107) [Košule (108)].
DE THERESIENSTADT À AUSCHWITZ 108
Liliane Atlan (108). – Yehuda Bacon (111). – Filip Müller (113).
ENFANTS EN FUITE, ENFANTS CACHÉS 119
Eva Erben (119). – Kathryn Winter (123). – Saul Friedländer (129).

POLOGNE

Préambule : Jacob Glatstein, Chanson du ghetto 143
Introduction 144
ŁÓDŹ 151
Témoignages d’enfants et d’adolescents 151
Dawid Sierakowiak (151). – Abram Cytryn (170). – Abramek Koplowicz (184).
Regards d’adultes 182
Simhé-Bunem Shayevitch (189). – Isaïe Spiegel (196). – Shloyme Frank (198). – Oskar Rosenfeld (200).
CRACOVIE 207
Roma Ligocka (207). – Martha (220). – À nos professeurs (anonyme) (221).
VARSOVIE 222
La vie au ghetto 222
Mary Berg (222). – Chaïm A. Kaplan (237). – Rachel Auerbach (241). – Adina Blady Szwajger (242) [Campo dei Fiori de Czesław Miłosz (258)]. – Władysław Szlengel (261). – Stefania Ney (263). – Emanuel Ringelblum (265).
Anéantissement, survies 277
Itzhak Katzenelson (277). – Yisroel Lichtensztajn (280). – Yehoshua Perle (282). – Władysław Szpilman (285). – « Władka » (288). – Jerzy Ficowski (297). – Hillel Seidman (299). – Régine (Renia) Frydman (303). – Stanislas Tomkiewicz (308).
Les enfants du docteur Korczak 316
Janusz Korczak (316). – Władysław Szpilman (326). – Armand Gatti (327). – Jerzy Ficowski (328). –Stanislas Tomkiewicz (330).
LVOV 331
Janina Hescheles (331). – Christina Shigar (345).
Campagnes et villages 347
Dawid Rubinowicz (347). – Alicja Appleman-Jurman (359). – Jo (Yossélé) Testyler (374).
Du ghetto au camp 388
Halina Birenbaum (388). – Samuel Willenberg (398). – M. Shenker (400).
Entre mémoire et imaginaire 401
Uri Orlev (401). – Jurek Becker (407). – Piotr Rawicz (420). – Louis Begley (427). –Jerzy Kosiński (438). – Tadeusz Różewicz (442). – Adolf Rudnicki (446). – Ida Fink (451). – Hanna Krall (460). – Yaakov Besser (467).

LITUANIE

Préambule : Elena Buyvidaite-Koturgiene, Journal 471
Introduction 472
VILNIUS 477
Yitskhok Rudashevski (477). – Hermann Kruk (487) [Ponar de Rilke Glezer (490)]. – Kasril Broyda (493). – Leyb Rozental (494). – Keyle Efron (496). – Aba Kovner (497). – Avrom Sutzkever (500). – Macha Rolnikaite (525).
KAUNAS 540
Aharon Peretz (540). – Trudi Birger (541).
CAMPAGNES ET VILLAGES 548
Aba Gefen (548). – Hana Haitin (560). – Poème d’une petite fille de 9 ans (562).

URSS
(Ukraine orientale, Bessarabie, Russie, Biélorussie)

Préambule : Ossip Mandelstam, « Sous le fouet rougiront tes épaules si frêles… » 567
Introduction 567
MASSACRES 573
Le Livre noir (573) [Elena Borodianskaïa / Lev Ozerov (574). – Vassili Grossman (576). – Lev Rojetski / Vera Inber (578). – Siounia Derech (579). –Zlata et Junita Vichniatskaïa (580)]. – Hermann Friedrich Gräbe (581). – Charles Reznikoff (583). – Ephraïm Evelevič Sevela (585).
GHETTO DE MINSK 591
Abracha (591). – Édouard Vorochilov et Galina Matousseïeva / Svetlana Alexievitch (598).

ROUMANIE
(Bucarest – Bucovine)

Préambule : Benjamin Fondane, Berceuse de l’émigrant 607
Introduction 609
Serge Moscovici (613). – Miriam Korber (620). – Ruth Glasberg-Gold (627). – Norman Manea (635). – Edgar Hilsenrath (639) – Aharon Appelfeld (645). – Paul Celan (659). – Dan Pagis (662).

YOUGOSLAVIE – HONGRIE – TRANSYLVANIE DU NORD

Préambule : Guennadi Aïgui, Dernier Départ 667
Introduction 668
Danilo Kiš (673). – Peter Diener (678). – Ana Novac (682). – Imre Kertész (689). – Elie Wiesel (697). – Chansons tsiganes (704). – Itamar Yaoz-Kest (705).

FRANCE

Préambule : Un petit « cœur vaillant » à Pétain 21 avril 1942 715
Introduction 716
TRANSFERTS ET TRANSIT. DRANCY, BEAUNE-LA-ROLANDE, PITHIVIERS… … 723
Familles éclatées : lettres 723
Famille Rotgold (723). – Louise Jacobson (729). – Jacques Finkelstein (735). – Lucia Drommelschlager (736). – Jacques Friedmann (737).
Regards d’adultes 738
Lucy Brauman (738). – Odette Daltroff-Baticle (740). – Alice Courouble (744). – Georges Wellers (746).
Témoignages d’enfants 752
Annette Muller (752). – Francine Christophe (761). – Toto Hoffman et Louis Helfrieck : témoignages manouches (775).
DES CAMPS FRANÇAIS À AUSCHWITZ 779
Denise Holstein (779). – André Schwarz-Bart (781). – Pierre Morhange (787).
ENFANTS EN FUITE, ENFANTS CACHÉS 789
Les enfants de la Maison d’Izieu (789) [Georgy Halpern (789). – Alice-Jacqueline Luzgart (792). – Liliane Gerenstein (793)]. – Marianne Cohn et Robert Kociolek (794). – Evelyne Krief (796). – Edwige Plaüt / Paul Delcampe (806). – Maurice Roth (815). – Ettel Hannah (823). – Sami Dassa (836). – Paroles d’étoiles (840).

PAYS-BAS ET BELGIQUE

Préambule : Vittorio Sereni, De Hollande 845
Introduction 846
ENFANTS EN FUITE, ENFANTS CACHÉS 849
Anne Frank (849). – Marga Minco (855). – Edith Velmans (858). – Moshé Flinker (862).
DE WESTERBORK AUX CAMPS NAZIS 871
Etty Hillesum (871). – Jacques Presser (882). – Louis de Wijze (888). – Enfances en Belgique (896) [Sophie Granos (897), David Hirschberg (899), David Inowlocki (900), Jean Zeydman (902), Léon Naparstek (902), René Kalisky (903)].

ITALIE

Préambule : Rosetta Loy, « Rien, pendant cet hiver de 1939… » 907
Introduction 907
Liliana Segre (911). – Giacomo Debenedetti (917). – Liana Millu (922). – Primo Levi (937).

GRÈCE

Préambule : Marcel Cohen, Lettre à Antonio Saura 945
Introduction 946
Chansons (951) [Chanson de la petite Juive (951), Les arbres pleurent en mal de pluie (952)]. – Erika Kounio (953). – Pavlos Simha (968). – David Galante (974).

AU PAYS DE LA MORT

Préambule : Jerzy Ficowski, Un paysage posthume 981
Introduction 982
CAMPS D’EXTERMINATION EN POLOGNE (1941-1943) 989
Bełżec 989
Tadeusz Różewicz (991). – Jerzy Ficowski (991).
Treblinka 992
Samuel Willenberg (995). – Vagham Zajharovitch Apressian (996). – Chaïm Litker (1001).
Majdanek 1003
Mordekhai Strigler (1005).
LA PLANÈTE AUSCHWITZ (1942-1945) 1010
1. Les enfants d’Auschwitz 1019
Hermann Langbein (1019).
2. Blocks d’enfants 1024
Le foyer d’enfants du « camp des familles » de Theresienstadt (1943-1944) 1024
Hanna Hoffmann-Fischel (1024).
Blocks d’enfants à Birkenau (1944-1945) 1028
Nadine Heftler (1028). –Olga Lengyel (1034).
3. Tsiganes 1036
Krystyna Żywulska (1036). – Primo Levi (1038). – Helena Maliková (1042).
4. Sélections et chambres à gaz 1043
Joseph Bialot (1043). – Krystyna Żywulska (1046). – Ota Kraus et Erich Kulka (1049). – Fania Fénelon (1050). – Marina Wolff (1054). – Joseph Glück (1055). – Nachum Hoch (1056). – Lejb Langfus (1059). – Zofia Nałkowska (1061).
5. « Médecines » 1062
Jiří Steiner (1062). – Miklós Nyiszli (1064). – Ruth Elias (1070). – Olga Lengyel (1073).
6. Enfants en « zone grise » 1076
Krystyna Żywulska (1076). – Ka-Tzetnik 135633 (1077). – Paul Steinberg (1088). – Charlotte Delbo (1095). – Tadeusz Borowski (1098).
7. Survies 1101
Samuel Pisar (1101). – Lidia Rydzikiwska et Kola Klimczyk / Alwin Meyer (1110).
LES CAMPS DE CONCENTRATION EN ALLEMAGNE 1118
Dachau 1121
Joseph Rovan (1122). – Michel Jacques (1125).
Bergen-Belsen 1125
Uri Orlev (1127). – Hanna Lévy-Hass (1129). – Jona Oberski (1136).
Buchenwald 1141
Jean Rousset (1145). – Jerzy Zweig (1150). – Bruno Apitz (1152). – Szlama Warszawski (1156). – Enfants de Buchenwald (1157).
… 1160
Hersz Jakubowicz (1160). – Maurice Benroubi (1161).

• ANNEXES

Cartes, réalisées par APEX 1164
Notices biographiques de personnalités évoquées dans le livre : Svetlana Alexievitch (1170), Michel Borwicz (1171), Inge Deutschkron (1172), Ilya Ehrenbourg (1172), Adélaïde Hautval (1173), Fredy Hirsch (1173), Shmerke Kaczergiński (1174), Serge Klarsfeld (1175), Otto B. Kraus (1177), Alwin Meyer (1178), Henri Michel (1178), Miriam Novitch (1179), David Rapoport (1179), Irena Sendler (1180), Olga Wormser-Migot (1180), Miron et Sabine Zlatin (1182)
Les archives Ringelblum 1183
Mouvements de jeunesse juifs et Résistance 1187
Glossaire 1194
Table des textes cités 1209
Bibliographie 1225

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15 mai 2007

Réflexion sur la modernité arménienne

A l'occasion de la parution du livre de Marc Nichanian

ENTRE L'ART ET LE TEMOIGNAGE
Littératures arméniennes au XXe siècle, 2. Le deuil de la philologie.
Editions MetisPresses.

En présence de l'auteur et de Catherine Coquio.




L'important cycle "Littératures arméniennes au XXe siècle" entamé par Marc Nichanian se présente comme une généalogie critique de la diaspora arménienne à travers sa littérature.

Le premier volume évoquait les écrivains qui, réchappés du génocide, tentèrent de témoigner ou d'écrire à partir de la Catastrophe, et, s'installant en Arménie soviétique, quels que soient leurs engagements communistes, furent écrasés par le régime.

Ce second volume réfléchit au "principe esthétique" à l'oeuvre dans l'idée nationale propre à la modernité arménienne à la veille de la Catastrophe. Plus précisément, au lien entre le développement d'une imagination nationale au tout début du XXe siècle, et la double invention philologique au siècle précédent : celle de la nation ethnographique et de la religion mythologique - avec la dimension raciale que celle-ci suppose.

La réflexion sur le devenir diasporique d'une nation passe ici par la critique de l'idéologie nationale et de la philologie nationaliste, à travers l'exégèse des textes qui font l'expérience esthétique.

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